
Personnalité singulière dans l’histoire de l’art américain depuis le début des années 1970, Martha Wilson est l’une des premières artistes à faire usage de son corps, aux côtés de Hannah Wilke ou Eleanor Antin, pour questionner les représentations sociales du féminin au travers de ses performances, vidéos et photographies. En modifiant son apparence physique, elle met ainsi à mal les stéréotypes identitaires d’une Amérique néolibérale. Précurseur, son travail pointe vers des territoires conquis ultérieurement par d’autres artistes contemporaines, comme Cindy Sherman ou Martha Rosler ou de philosophes féministes comme Judith Butler.
En 1976, elle fonde dans son appartement à New York Franklin Furnace, un espace alternatif dédié à l’expérimentation artistique et la conservation de livres d’artiste, archives de vidéos, performances de cette avant-garde ; et en 1978 le groupe de « punk conceptuel » Disband, mêlant performance et musique avec des femmes artistes ne sachant jouer d’aucun instrument.
Elle commence son travail de performances par des satires politiques en se mettant en scène en First Lady (Nancy Reagan, Barbara Bush, Melania Trump) ou en Donald Trump. Sa pratique artistique entretient une relation presque intrinsèque avec le langage. Ses travaux photographiques sont toujours accompagnés de textes. Elle considère cette pratique photographique, qu’elle agrémente de commentaires, comme « un lieu d’intersection entre l’image et le texte ».
Au printemps et à l’été 2022, Martha Wilson a effectué une résidence à la Cité internationale des arts (dans le cadre de la 2e édition du programme Art Explora) où elle a continué un projet initié en 1981 auprès de communautés féministes, en collaboration avec Suzanne Lacy et Susan Hiller. En 2022 elle a interrogé six artistes femmes en France de générations différentes en leur posant trois questions : 1. Comment êtes-vous devenue une artiste 2. Quel est votre rapport au féminisme 3. Des traumatismes ont-ils joué un rôle dans votre construction en tant qu’artiste ? dans la perspective de comparer leur travail et leur positionnement féministe, social et politique.
Martha Wilson est représentée par les galeries P·P·O·W, New York et michèle didier, Paris.
Cette programmation sera mise en exergue dans le cadre de l’anniversaire national des 40 ans des Frac et des 10 ans du bâtiment du Frac avec son inscription dans la Biennale de la Joliette.
Médiation
Les médiateurs du Frac proposent aux personnes sourdes, malentendantes et entendantes une visite accompagnée traduite en LSF (langue des signes française) pour découvrir l’exposition Martha Wilson, Invisible, Works on Aging 1972-2022.
— Vendredi 9 juillet à 15h
Sur réservation.
La visite en LSF
Bibliothèque éphémère


