Semaine de la Pop’Philosophie 2020

Zombie theory, une clé de lecture des grands enjeux de notre temps

Entrée libre sur réservation : resa.popphilo@gmail.com

Deux conférences avec Arnaud Dejeammes, chargé de recherche et d’exposition au Centre Pompidou-Metz et Françoise Gaillard, historienne des idées dans le cadre de la Semaine de la Pop’Philosophie 2020.

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A partir de 18h30,

« Colons contre zombies : petit guide folklorique de la main invisible et de la main d’œuvre à l’usage du capitaliste »
Avec Arnaud Dejeammes, théoricien de l’art et commissaire d’exposition au centre Pompidou Metz.

Suivi de :

« Et si le Christ avait été mis au tombeau vivant ? Un Zombie est un mort revenu à la vie »
Avec Françoise Gaillard, historienne des idées.

On connaît ce tableau du Caravage, d’un réalisme puissant, qui montre Thomas l’incrédule enfonçant son doigt dans la plaie grande ouverte au flanc du Christ ressuscité. Cette plaie viendrait du coup de lance qu’un soldat romain, voulant sans doute s’assurer que Jésus était bien mort, lui aurait porté entre les côtes - du moins à en croire Jean qui rapporte la scène dans son Évangile : L’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Cette blessure, plus ou moins sanguinolente fait, comme on sait, partie de la tradition iconographique du Christ en croix dans l’occident chrétien. Mais, chose étonnante, alors que Jean ne dit rien du côté où le coup fut donné, pourquoi faut-il qu’à travers des siècles et des siècles d’imagerie, cette blessure ait été continument située à droite, alors que, pour que le coup soit mortel, il aurait fallu que la lance frappe à gauche, en plein cœur ?

Cette énigme donna naissance à toutes sortes d’hypothèses, notamment à celle selon laquelle Jésus de Nazareth ne serait pas mort sur la croix mais qu’il serait tombé dans un état cataleptique qui l’aurait mis dans un état de mort apparente.

Mon propos ici n’est pas d’entrer dans des débats théologiques (je n’ai en cette matière aucune compétence !), encore moins de désacraliser et de dé-symboliser les textes bibliques par une rationalisation inappropriée et, en l’occurrence, absurde. Non ! Mon propos est, à partir d’une autre énigme : « comment le haïtiens peuvent-ils passer de la messe dominicale du matin à la cérémonie vaudou du soir ? » tenter de mettre en lumière l’arrière plan fantasmatique de nos propres croyances. Et s’il n’y avait d’un rituel à l’autre aucune solution de continuité ? Et si le Christ, plongé dans un coma profond par l’asphyxie provoquée par la crucifixion, revenait à la vie comme le zombie réanimé par le sorcier ?

Et si…

Peut-être faut-il regarder du côté du fantasme de l’inhumation prématurée qui hante la pensée occidentale depuis la plus haute antiquité.

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Plus d’informations

​Les Rencontres Place Publique, crées en 1994 par Jacques Serrano portent aujourd’hui la semaine de la Pop Philosophie, et ont initialement convoqué des intellectuels français et étrangers afin de leur proposer d’activer dans le champ de l’art les systèmes de pensée propres à leur discipline – sociologie, philosophie, sciences politiques… Dans les années 70, le concept de « pop’philosophie » a été proposé par le philosophe Gilles Deleuze, pour qui la pratique de la philosophie ne se fondait pas uniquement sur des savoirs classiques et académiques, mais s’envisageait à partir d’un référentiel hétérogène puisant tout aussi bien dans les films de série B que dans les oeuvres des écrivains de la beat génération. La « Semaine de la Pop philosophie » crée en 2009 par Jacques Serrano, renvoie aujourd’hui à un moment de la philosophie qui s’empare de nouveau d’objets de la pop culture et de la culture médiatique. Bien plus qu’un style, une méthode ou un champ de recherche constitué, la Pop philosophie est une injonction à jouer le jeu même de la philosophie. « La Semaine de la pop philosophie est un festival de philosophie qui bénéficie depuis sa création en 2009 d’une reconnaissance exceptionnelle de la part du monde de la philosophie, et de nombreux acteurs et médiateurs de la pensée contemporaine en France et à l’étranger. La vocation de la Semaine de la pop philosophie est de révéler, soutenir et accompagner un nouveau moment de la philosophie qui se manifeste, chez de nombreux philosophes, par la volonté de créer des concepts à partir d’objets issus de la pop culture et de la culture médiatique. Enfin, ce festival est le seul dans le champ de la création artistique et intellectuelle qui partage et défend avec de plus en plus d’économistes l’idée selon laquelle ce sont désormais les capacités à produire des concepts qui constituent les fondamentaux de l’économie de demain. »

Jacques Serrano