
Ces questions ne relèvent pas seulement d’une problématique formelle mais traitent de la représentabilité elle-même. Elles sont au cœur du nouveau projet au long cours Fishing for Flotsam [la pêche aux épaves] des artistes Romana Schmalisch et Robert Schlicht, qui aborde les thèmes politico-économiques du travail, des marchandises et du capital, et interroge les concepts de nation, de migration et de (post)colonialisme. Les artistes ont pris comme point de départ de leurs recherches le port industriel de Marseille Fos, le plus grand terminal méditerranéen à conteneurs, et ses gigantesques infrastructures logistiques.
Pour la présentation de leur projet au musée d’Histoire de Marseille, Schmalisch et Schlicht se sont concentrés sur « l’image » du container, symbole de la mondialisation moderne qui, du fait de sa forme abstraite, standardisée et sa surface opaque, ne révèle rien des marchandises qu’il contient, et encore moins des échanges économiques mondiaux à l’intérieur d’un monde capitaliste globalisé. En faisant du container un objet référentiel, les artistes cherchent à construire un réseau de relations qui reflète, tout en la transcendant, une réalité qui glisse dans le fonctionnel.