Romana Schmalisch et Robert Schlicht

Le fétiche du conteneur

En partenariat avec Goethe-Institut Marseille, Musée d’histoire de la ville de Marseille, Laboratoire d’Économie et de sociologie du Travail (LEST), Projet ANR Le Grand Entrepôt, Iméra AMU. Soutenu par l’Akademie der Künste avec des fonds de la Commissaire du gouvernement fédéral pour la culture et les médias d’Allemagne dans le cadre du programme NEUSTART KULTUR.

Performance cinématographique

À la pêche à l’épave est un projet cinématographique et de recherche scientifique né d’une résidence des artistes Robert Schlicht et Romana Schmalisch au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2021 en coopération avec le Goethe-Institut Marseille, prolongé par une résidence à l’Iméra en 2022-23. Les artistes proposent au musée d‘Histoire de Marseille une performance cinématographique Le fétiche du conteneur, un voyage dans le monde des objets animés avec Robert Rizo et Nicolas Feodoroff.

Le fétiche du conteneur
Avec Robert Rizo (acteur), Nicolas Feodoroff (critique d’art et de cinéma) et les artistes Romana Schmalisch et Robert Schlicht.

Une chorégraphie de conteneurs, de grues, de marchandises, de capitaux, d’êtres humains et d’une figure fantomatique, traversant les pôles du visible et de l’invisible, du factuel et du métaphorique, de la logistique et du beau, pour dresser le portrait d’une société où les choses semblent avoir plus de libre arbitre que de simples mortels.

Au cœur de la performance Le fétiche du conteneur au musée d‘Histoire de Marseille, se dresse un conférencier qui raconte des histoires anciennes et nouvelles du commerce maritime, des aventures impliquant des conteneurs, des marchandises et la nouvelle économie, jonglant avec une multitude de métaphores et de récits utilisés à travers l’histoire afin d’essayer de donner un sens à des relations économiques et sociales opaques. Il va peu à peu insuffler la vie aux biens, éveiller nos désirs et nous emmener dans un voyage orageux, naviguant dans les flux du système financiarisé que nous habitons tous. En arrière-plan, nous voyons des images animées d’un port géant, entendons une symphonie enchanteresse de machines et sommes invités à écouter une voix fantomatique, peut-être d’un autre monde.

Suite à la performance, les artistes discuteront avec Nicolas Feodoroff de la question de la représentabilité des rapports de force sociaux réifiés et des possibilités d’éléments fictionnels et de formes documentaires dans le cinéma.

Robert Rizo est un acteur français qui travaille à la fois pour le théâtre et le cinéma et a joué dans de nombreux courts métrages ainsi que des productions théâtrales. Il est également metteur en scène de théâtre et a récemment produit sa pièce de théâtre « Tangente » de Nina Chataignier (2022). Il a déjà collaboré avec les cinéastes Romana Schmalisch et Robert Schlicht dans la performance « Performing Labor Power » à la Kunsthalle Wien dans le cadre de la Biennale de Vienne, « Robots. Travailler. Our Future Together » (2017), et a joué un rôle principal dans leur long métrage « Labour Power Plant » (2019).

Nicolas Feodoroff est critique d’art et de cinéma et curateur. Il enseigne la théorie et le cinéma aux Beaux-Arts de Marseille depuis 2017, et est membre du comité de sélection du FIDMarseille depuis 2006(2016). Il a participé à de nombreux jury internationaux de cinéma et contribue régulièrement avec des structures dédiées au cinéma et à l’art contemporain (workshop, conférences, colloques, programmation) notamment au Mucem, au Jeu de Paume, au BAL, au CPIF, à la Fondation Paul Ricard, ENSAD-Paris etc.

Robert Schlicht et Romana Schmalisch sont chercheurs, artistes et cinéastes. Romana Schmalisch a étudié les beaux-arts à l’université des Arts de Berlin. Elle a été artiste en résidence dans de nombreuses institutions, dont l’académie Jan Van Eyck à Maastricht, le Studio Voltaire à Londres et les Laboratoires d’Aubervilliers. Robert Schlicht a étudié la philosophie à la Humboldt Universität à Berlin. Le travail commun de Schmalisch et Schlicht se situe à l’interface entre le cinéma et la théorie, en se concentrant sur la représentativité des processus historiques et des structures sociales dans le cinéma. Des expositions, des séries de performances et des films se penchent sur le thème du travail dans les sociétés capitalistes. En 2019, leur premier long métrage, « Labour Power Plant », a été présenté à la Berlinale. Les deux artistes et cinéastes sont actuellement chercheurs en résidence à l’Iméra (2022/23).

Entrée libre dans la limite des places disponibles.