Liv Jourdan et Mathis Pettenati

The Third Garden

Commissaire de l’exposition Muriel Enjalran.

En partenariat avec la Villa Arson Nice.

Dans le cadre de son 40e anniversaire, le Frac reçoit le soutien de la Fondation Galeries Lafayette et de Château Bonisson.

Le Frac invite Liv Jourdan et Mathis Pettenati, récemment diplômés de la Villa Arson, à investir son plateau expérimentations. 1+1=3. Composant un milieu pictural visité par les formes du vivant, les deux artistes nous plongent au cœur d’une symbiose fantasmée, convoquant les différents sens. Se manifestant par éclosions multiples, la peinture touche aux flux du vivant, au tissu des lisières, à l’enroulement des rocailles. Elle finit par donner naissance à une nouvelle forme : celle d’un jardin commun. Les différentes représentations d’un monde vivant en mutation, parfois parasité, dialoguent ici et ouvrent un champ de lecture en trois temps. Si les pratiques des deux artistes s’affirment dans leurs singularités, il est ici question de les observer vivre ensemble.

Liv Jourdan, In a cytierrean mood, 2022.
Peinture à l’argile, pigments, céramique, tissus, parfum, son, fleurs de bougainvilliers, dimensions variables.
Crédit photo Jean-Christophe Lett/Villa Arson Nice.

Liv Jourdan, née en 1988, vit et travaille à Nice. Diplômée de la Villa Arson en 2021, elle a également suivi un parcours en psychologie clinique et pratique le théâtre. Ses recherches pluridisciplinaires l’amènent à aborder la peinture dans son champ élargi, à travers une fluidité sensorielle et une esthétique des lisières aux confins des arts sonores, de l’olfaction et de la poésie. Engagée dans les nouveaux récits de l’anthropocène, elle explore les relations entre élans ornementaux et psychologie du lien, entre affects et mondes du vivant. « Je m’inspire de recherches sur les symbioses, les mutualismes et les parasitages pour donner forme à des milieux ornementaux qui touchent les différents sens. Les dynamiques ornementales, hybrides entre figure et abstraction, m’évoquent des phénomènes d’énergies, d’échanges, de liens qui sont au cœur du vivant, des relations entre humain.e.s et non humain.e.s. Ce sont ces strates d’interconnexion qui m’intéressent » Liv Jourdan.

Matthis Pettenati, Chrysalis Shoe 1, 2022.
Huile, acrylique, vernis et latex sur coton, 180 x 180 cm.
Crédit photo Jean-Christophe Lett/Villa Arson Nice.

Né en 1997 à Toulouse, Mathis Pettenati vit et travaille à Bruxelles. Issu d’une pratique de dessin et d’impression, il a commencé à peindre à la fin de son cursus à la Villa Arson dont il est diplômé depuis 2021. Il est lauréat du prix de la Francis bacon MB Art Foundation 2021. Sa peinture, qu’on pourrait aujourd’hui qualifier de « painterly painting » se déploie sur grands formats et en série. Habités par des motifs végétaux difficilement identifiables, les tableaux de Mathis Pettenati se construisent spontanément dans l’atelier en suivant des règles énoncées par l’artiste.
« Il y a beaucoup de formes organiques dans mes travaux et j’aime bien me dire que le cycle de la peinture et le cycle du vivant sont mis en parallèle. Ça commence par une idée qui germe, qui peu à peu se répand sur la toile, fleurit puis se retrouve infestée de champignons. C’est le moment de passer à un autre format. Il y a aussi quelque chose d’aliénant dans le fait de peindre les mêmes images « en boucle ». J’oublie presque le sujet du tableau à force de le répéter. »
Extrait d’un entretien entre l’artiste et Vittorio Parisi, commissaire de l’exposition Timeline of a Fruit Puddle (Villa Arson 2022) ».