Les Frac au Centre Pompidou

Pour ses 40 ans, le Centre Pompidou invite les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) à intégrer le nouvel accrochage du musée. Au nombre de 23, les FRAC ont été créés en 1982 pour permettre à l’art d’aujourd’hui d’être présent dans chaque région de France. Ils ont aujourd’hui bâti un réseau de partenaires dans le domaine culturel, éducatif, social. Les collections publiques des FRAC rassemblent 26 000 œuvres de 5 300 artistes autant français qu’étrangers. Chaque année, un tiers est présenté au public. Les FRAC organisent tous les ans près de 500 manifestations, de formats variés, pour un public de plus d’un million et demi de visiteurs. Les œuvres acquises participent d’un regard sur l’art actuel, d’une approche ambitieuse et sélective des propositions les plus avancées produites depuis les années 1960 par des artistes des cinq continents. Depuis 2005, l’association Platform réunit les 23 FRAC autour de trois objectifs communs de développement et de coopération : favoriser une réflexion collective sur les missions et les enjeux des FRAC, constituer un centre de ressources et d’informations pour ses membres et partenaires, développer les échanges et les coopérations interrégionales et internationales grâce à des invitations de commissaires étrangers. Au Centre Pompidou, une sélection d’œuvres des 23 FRAC émaillent le nouvel accrochage des collections contemporaines au gré d’un parcours baptisé « Invitation ». Ces artistes ont été choisis pour mettre en évidence des œuvres ne faisant pas encore partie des collections du Musée national d’art moderne.

L’œuvre du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur à découvrir :

Mapping Journeys N°4 de Bouchra Khalili

Bouchra Khalili porte son intérêt sur la Méditerranée comme zone de contact, territoire dédié au nomadisme et à l’errance. Son travail traduit la dimension mentale des espaces au travers de la réalité de l’émigration et de ses récits. Elle propose une cartographie alternative à base de témoignages et d’expériences physiques des voyageurs clandestins. Mapping Journeys, série documentaire de 8 témoignages, frappe par la simplicité de son dispositif vidéo face à la complexité du voyage évoqué. Il s’agit pour chaque récit d’un plan fixe sur une carte du territoire concerné, sur laquelle la main du voyageur vient dessiner son périple en même temps qu’il le raconte. La source de la voix reste hors-champ, la clandestinité ne permettant pas de montrer davantage que la main. Un témoignage de l’invisibilité de celui qui n’a pas de situation, une mise en image de ce moment délicat du déplacement de l’identité