La Semaine de la Pop Philosophie

Liberté, Équité, Solidarité

En partenariat avec Les Rencontres place publique.

« L’œuvre face à ses censeurs » : Agnès Tricoire, avocate à la cour spécialiste en propriété intellectuelle, et Martin Legros, philosophe et rédacteur en chef de Philosophie Magazine. Rencontre organisée en partenariat avec Philosophie Magazine.

« Cancel ! De la culture de la censure à l’effacement de la culture » : Hubert Heckmann, agrégé, et maître de conférences en littérature médiévale à l’université de Rouen.

« Rhétorique de la cancellation » : Jean Szlamowicz, linguiste, professeur des universités, et normalien, agrégé d’anglais, et traducteur. Suivi d’un échange avec Martin Legros.

L’œuvre face à ses censeurs - Agnès Tricoire, avocate à la cour spécialiste en propriété intellectuelle et Martin Legros, philosophe et rédacteur en chef de Philosophie Magazine.
Rencontre en partenariat avec Philosophie Magazine.

L’observatoire de la liberté de création existe depuis 20 ans. Il s’est créé pour lutter contre la censure dans les arts visuels, la littérature, le cinéma, la bande dessinée, la musique, etc. Il rassemble une quinzaine d’organisations aussi diverses que la LDH qui l’a fondé, la Ligue de l’enseignement et des associations et syndicats qui défendent des intérêts sectoriels dans le domaine de la culture. Il s’agit donc d’un lieu de solidarité, de réflexion et d’action. En 20 ans, les demandes de censure, d’annulation, de déprogrammation, se sont considérablement diversifiées. Elles ne viennent plus seulement de l’extrême droite ou de la droite réactionnaire, mais également de groupes qui luttent contre les discriminations. Or la LDH lutte contre les discriminations depuis 1898. Comme tous les groupes qui composent l’observatoire de la liberté de création, elle est donc sensible aux revendications qui sont portées, mais s’oppose, dans un exercice d’équilibre nécessaire, à ce que ces revendications ne dégénèrent en censure arbitraire des œuvres. Dans le même temps, les demandes de censure de la part de groupes réactionnaires, n’ont cessé d’augmenter et dégénèrent de plus en plus en vandalisme des œuvres.
Dans L’œuvre face à ses censeurs, l’Observatoire de la liberté de création retrace 20 ans de censure en France, explique comment grâce à son action, les libertés de création et de diffusion des œuvres sont devenues des libertés fondamentales protégées par la loi et par le conseil d’État. L’intervention et le livre d’Agnès Tricoire constitue un guide pour les élus, les institutions culturelles et le public pour s’opposer et lutter contre la censure.

Cancel ! De la culture de la censure à l’effacement de la culture, Hubert Heckmann, agrégé et maître de conférences en littérature médiévale à l’université de Rouen. Que désigne-t-on par l’anglicisme « cancel culture » ? S’agit-il seulement d’une « culture de l’effacement », selon la francisation recommandée par l’Académie française ? L’histoire de la cancel culture depuis son émergence dans les mouvements progressistes américains de défense des minorités, mise en perspective dans une histoire plus large de la censure des opinions et des œuvres, permet de comprendre les dangers qui menacent aujourd’hui, en France, le débat d’idées et l’art.
L’expression « cancel culture » peut bien avoir un usage polémique, elle n’en décrit pas moins une réalité : celle d’une culture de la censure qui est en train de s’instaurer sous nos yeux au nom des meilleures intentions.

Rhétorique de la cancellation , Jean Szlamowicz, linguiste, professeur des universités, et normalien, agrégé d’anglais, et traducteur. L’originalité de ce qu’on appelle aujourd’hui « cancellation » réside dans un arsenal de justifications et de thématiques idéologiques inédites. Si la censure a toujours affiché les meilleures intentions morales, en partant notamment d’un fond de consensualité, la prétention à interdire repose aujourd’hui sur de profondes distorsions du réel et sur les artifices d’une mise en mots frauduleuse. L’inclusivisme est ainsi devenu un corpus idéologique qui entend refondre les rapports sociaux par la réécriture partiale de l’histoire et des rapports sociaux, la surveillance des identités et jusqu’au contrôle de la langue commune.
Quelle est la validité intellectuelle des concepts de l’intersectionnalité ? Quelle est l’organisation rhétorique des propositions de cancellation ? Sur quelles valeurs se fondent véritablement les revendications activistes ?

Informations pratiques

Entrée libre dans la limite des places disponibles.