« Le feu est un phénomène privilégié qui peut tout expliquer. Si tout ce qui change lentement s’explique par la vie, tout ce qui change vite s’explique par le feu. Le feu est l’ultra-vivant. Le feu est intime et il est universel. C’est un dieu tutélaire et terrible, bon et mauvais. Il peut se contredire : il est donc un des principes d’explication universelle. » Gaston Bachelard, la Psychanalyse du feu (1937).
Le feu est à la fois celui qui construit et celui qui détruit, entre douceur et torture, il est en cela très proche de la pensée d’un artiste, qui en créateur va altérer ce qui l’a précédé, se le réappropriant pour construire quelque chose de nouveau. Apportée aux humains par Prométhée dans la mythologie grecque, la maîtrise du feu est un progrès décisif qui a sorti l’humanité de sa dépendance à la lueur solaire. Il incarne à la fois la chaleur et une lumière réconfortante. Arme indispensable contre l’obscurité et cœur du foyer autour duquel les individus se réunissent, son pouvoir fédérateur et vital s’accompagne de son inhérente capacité de destruction. C’est parce qu’il est indomptable et féroce que le feu fascine. Il est symbole de violence et de chaos lorsqu’il devient hors de contrôle, laissant sur son passage des traces indélébiles visibles comme dans l’œuvre de Sophie Ristelhueber. Il incarne aussi le désir qui brûle autant qu’il attire, celui qui rend fou, celui de Majnûn, homme poète dans l’œuvre de Ghada Amer. En s’emparant des multiples propriétés de cet élément, les artistes interrogent sa double nature à la fois protectrice et ravageuse. Les œuvres présentées invitent le public à une exploration sensible de la complexité du feu. Ces productions artistiques, autant historiques qu’issues d’acquisitions plus récentes, permettent de donner une vision élargie de la collection du Frac.
Fannie Chanavat et Maéva Eliot, stagiaires aux pôles diffusion et programmation des expositions.
Informations pratiques
Galerie Ravaisou
1, rue des Écoles
83150 Bandol
Ouvert du mardi au samedi :
mardi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h30,
mercredi de 9h à 12h30,
jeudi et vendredi de 14h à 17h30,
samedi de 9h à 12h.
Renseignements : +33 (0)4 94 29 12 76.
Les œuvres de la collection du Frac dans l’exposition
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Ianna ANDRÉADIS, Eclipse, 2000Publication, livre, imprimé, Livre
27 p. [+ 5 p.]
Format à l’italienne
Broché16 x 24 cmDon de (U)L.S / (un)limited store en 2012Inv. EM20121655, ANDR 2000 ULS© droits réservésPhoto : Marko Dapic -
Christian JACCARD, Videocombustion© Adagp, Paris
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Ghada AMER, Majnûn (Le fou (amoureux)), 1996Oeuvre en 3 dimensions, Installation
Trois housses de vêtements de série industrielle en tissu synthétique jaune doublé, brodées de fil rouge.« Mâjnun » est une pièce constituée de 7 penderies en plastique jaune sur lesquels j’ai brodé entièrement tous les poèmes d’amour qu’un homme (Mâjnun, ce qui signifie le fou) a écrit à une femme (Leila). Mâjnun Leila est une histoire bien connue dans le monde arabe.
L’histoire d’un amour fou d’un homme pour une femme.
Quand Qays, fou d’amour déclare publiquement sa passion pour Leila, le père de celle-ci ne supporte pas cet affront et la marie sur-le-champ à un autre homme. Ainsi puni pour la puissance de son langage par le père de sa bien-aimée, Qays s’isole dans le désert où il continue à écrire son adoration pour Leila...
La tradition nous dit que Leila aimait réciproquement cet homme. N’est-elle pas morte à l’annonce de la mort de Qays tué par le désespoir ? On ne trouve aucune trace de l’expression de l’amour de cette femme pour Mâjnun.
Me mettant à la place de Leila, j’ai choisi de recopier, ensuite de broder, les paroles d’amour de Qays, montrant ainsi que le langage d’ardeur est à jamais délimité par les mots de l’homme.Ghada Amer, 1996
Broderie sur toile, métal3 x (156,5 x 91 x 51 cm)Achat à la Galerie Météo en 1997Inv. 97.334© Adagp, ParisPhoto : Visuel fourni par la galerie -
Christian JACCARD, 3 outils-objets, 1975 - 1976Sculpture
Matériaux divers graphitésElément 1 : 247 x 19 x 22 Elément 2 : 295 x 19 x 10 Elément 3 : 316 x 25 x 8.5Achat à la Galerie Athanor en 1987Inv. 87.114© Adagp, ParisPhoto : Gérard Bonnet -
Sophie RISTELHUEBER, Fait, 1992Photographie
Paysage désertique avec couvertures en premier plan
Photographie en couleur contrecollée sur aluminium100,5 x 125,5 x 4,7 cm (avec cadre)Achat à la Galerie Argos en 1997Inv. 97.358© Adagp, ParisPhoto : Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur -
Nancy WILSON-PAJIC, TresholdPhotographie
Epreuve à la gomme bichromatée noire sur papier vélin© Nancy Wilson-PajicPhoto : Yves Gallois -
Tacita DEAN, [The green ray], 2003Publication, livre, imprimé, Flip book
n.p [152 p.], ill. en coul.
Broché9,5 x 15 x 1,5 cmDon de (U)L.S / (un)limited store en 2012Inv. EM20121203, FLIP DEAN 2003 ULS© Tacita Dean, Marian Goodman Gallery, New York/Paris, Frith Street Gallery, LondresPhoto : Marko Dapic -
Yazid OULAB, Sans titreGraphite sur papier© Yazid Oulab
Vues d’exposition