Choses faites

Le XX^e siècle est le temps d’une production industrielle d’objets ménagers vite démodés, cassés et obsolètes. Les artistes s’en sont emparés. Penser les objets permet de penser les sujets : les individus et leurs modes de fonctionnement. L’ensemble des pièces présentées au Centre Culturel de Saint-Raphaël se situent dans cette tradition dadaïste d’une poétique du quotidien.

On peut citer par exemple, Gilles Barbier, qui donne avec humour la parole aux objets domestiques au moyen de Speech Bubbles. Ou Patrick Tosani, qui, par ses photographies, impose de nouveaux rapports d’échelles et une mise à distance des objets. Mark Handforth, lui, puise dans des objets déjà usés et abimés pour offrir à ces matériaux décomposés l’opportunité d’être porteur d’une autre parole.

Relevant en apparence de bricolages précaires, on trouve les assemblages de Dominique Angel et Carlos Kusnir qui relèvent tous deux d’une économie baroque où formes et fonds semblent se confondre. Dans un écho tape à l’œil du consumérisme ambiant, Thomas Hirschhorn fait usage de matériaux «  cheap  » pour illustrer une société du paraitre. Enfin, associant graphite et perceuse, Yazib Oulab détourne ses outils de création et réuni dans ses dessins les univers spirituels et ouvriers à priori éloignés en une union mystique.
Les œuvres de l’exposition explorent, chacune à leur manière, les dimensions sociales, esthétiques et scénographiques de l’objet dans l’art, nourrissant des réflexions en écho avec l’actualité de nos sociétés.

Les œuvres de la collection du Frac dans l’exposition