Quand JE se cache et JE s’expose

Entrée des artistes

Développement du projet Quand Je se cache Je s’expose

C’est à partir de la série des portraits Semblance ainsi que le rapport à la sculpture que j’ai choisi d’élaborer ce projet.

Par rapport à ces photographies de portraits, j’ai repris avec les collégiens une expérimentation par étapes de ces recherches. Dans ma pratique il y a des passages entre la sculpture et la photo ou inversement. Certaines œuvres sont portées en vidéo, photographiées ou montrées en tant que sculpture.
La construction de chaque photographie se développe comme sculpture, les portraits se construisent par l’association de matériaux en lien avec mes préoccupations : enfermement, protection, agression, déformation, des oppositions qui créent une atmosphère, une fiction imaginaire. Composé lentement devant un miroir, le portrait est ensuite photographié dans un temps rapide car le dispositif est éphémère.

Les collégiens avaient réalisé une série de selfies très intéressante, et l’idée du portrait/sculpture me semblait être en adéquation avec leurs préoccupations.

J’imaginais une exploitation de ces selfies, en utilisant d’autres objets comme support de création et ouvrir le portrait à d’autres parties du corps. Tel que : accessoire qui leur sont propre : veste, casquette, chaussure… objet focaliseur, personnel.
Les jeunes pourraient intégrer les photos et les textes se rapportant à leur histoire. Ils pourront aussi peindre, accrocher, coudre, recouvrir, l’objet qu’ils auront choisi.

Composer une sorte de portrait porté, de double portrait, de portrait dans le portrait…
Également une série de selfies pourrait s’en suivre, mis en abîme, choix du lieu de prise de vue, réflexion entre les différentes approches photographiques.

En concertation avec leur professeur Caroline Vieillard, j’ai proposée de présenter certaines de mes œuvres, pour créer un contact avec les collégiens et les impliquer en leur faisant choisir les images dont ils voulaient discuter, en essayant le plus souvent possible de les placer au centre du projet.

Dans les séances : je désirais créer une relation de confiance et d’écoute. J’ai commencé par une présentation de mon cursus en partant de ma formation jusqu’à ce jour, puis ils ont choisi dans un ensemble d’images les œuvres et nous avons entamé une discussion.

Nous échangions avec Caroline durant les séances d’atelier de manière à faire évoluer et préparer les étapes suivantes. Ce fut un travail en commun très riche par l’implication et l’écoute réciproque.

La première étape était basée sur le choix d’objets apportés, également leur professeur leur demandait d’indiquer sur une feuille par des mots : leurs goûts, leurs rêves, leurs choix, leur personnalité, qualités, défauts. À partir de ses « mots », je leur demandais de transcrire par des images, des matériaux, des écritures, des objets.

Puis une série de photos dans un endroit silencieux (salle annexe), à deux trois, cela me semblait être un premier échange et une manière de réfléchir au cadrage. Je leur demandais de choisir des postures avec leurs objets et nous regardions ensemble le résultat, puis ils choisissaient d’autres attitudes, un miroir était à disposition pour travailler et ajuster des éléments de leur mise en scène.

Pendant ce temps les autres collégiens en classe et dans la cour expérimentaient peinture, collage, fabrication en groupe. Cela nous a pris un certain temps, j’ai fait une autre série de photos où ils demandaient à refaire une prise de vue et avec la possibilité de mettre en scène un groupe de personnages.

Par la suite je leur proposais de travailler sur la multiplicité des images en utilisant un grand miroir dans un couloir du collège, pour des dédoublements de l’image par des selfies, des reflets, des ombres.

Ensuite je leur proposais de traduire sous forme de volume « découvrir et donner à voir », l’image de leur monde, leur intimité, leur personnalité, pour questionner et rendre visible ou non, l’idée de soi, en utilisant les objets qu’ils avaient construits.

Chacun d’eux a choisi son portrait et les travaux qu’ils voulaient montrer pour l’exposition.

Pendant les ateliers : plusieurs enseignants sont venues participées, des lycéennes sont venues prendre des notes, Anaïs Lelièvre (artiste chercheur) a été présente, posant des questions en fin d’atelier et en prenant des photos des différentes séances avec des prise audio en complément d’informations.
Pour l’accrochage : Plusieurs collégiens, Caroline et Anaïs ont participées. Dans le collège je proposais de présenter quelques œuvres visibles (dans le hall de l’accueil) en résonance avec le projet.
– Sophie Menuet