Les Impatients (2019) de Kantuta Quirós et Aliocha Imhoff

Projection en présence des réalisateurs

Séminaire Que peut le récit ? Pratiques historiennes, artistiques et curatoriales.
Un séminaire proposé par Vanessa Brito, directrice de programme au Collège International de philosophie (CIPh) et enseignante aux Beaux-Arts de Marseille, dans le cadre d’un partenariat entre le CIPh, Les Beaux-Arts de Marseille, le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Mucem, le cinéma La Baleine et la librairie L’Hydre aux milles têtes

Les Impatients est un film-essai sous la forme d’une série « chronopolitique », sur les imaginaires du temps. Nous filmons, avec la complicité de nombreux artistes et penseurs, des espaces-temps - ce que nous appellerons des chronotopes - depuis lesquels s’inventent une pensée temporelle singulière, des nouages de temps particuliers.

© le peuple qui manque, Les Impatients – Saison 1 (2019), photogramme.

L’épisode 01 – A Museum of Times - se déroule à Chicago et à Détroit entre les ruines crépusculaires de la crise des subprimes, les imaginations afrofuturistes et le mouvement des Black Live Matters. L’épisode 02 – A Government of Times – nous emmène à Leipzig où a commencé historiquement le mouvement qui allait conduire à la chute du mur de Berlin. L’épisode 03 – Suspending Time – revient à Paris, pendant Nuit Debout, où l’on a défait les calendriers et où a ressurgi, telle une épiphanie, cette joie commune de retrouver une possibilité du politique. L’épisode 04 – A Debt of Times – depuis Dakar, dessine les frémissements d’un autre avenir pour l’Afrique.

Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós sont curateurs, théoriciens de l’art, cinéastes, basés à Paris, fondateurs et directeurs de la plateforme curatoriale le peuple qui manque, créée en 2005 qui œuvre entre art et recherche et qui est à l’initiative d’expositions, rencontres internationales, festivals. Parmi leurs projets, Le procès de la fiction (Nuit Blanche, 2017) a été élu meilleur événement artistique de 2017 par les Inrocks et Kunstkritikk et meilleur événement de parole selon Le Monde. Mentionnons également Et que demandent-t-ils ? À y devenir quelque chose (Biennale de Lyon, 2019), A Debt of Times (Konsthall C, Stockholm, 2018), Une Constituante Migrante (Centre Pompidou, 2017), A Government of Times (Rebuild Foundation, Chicago, et Halle 14, Leipzig, 2016). Ils ont publié Les potentiels du temps (Manuella Editions, 2016, avec Camille de Toledo), dirigé Géoesthétique (Editions B42, 2014) et Histoires afropolitaines de l’art (Revue Multitudes 53-54, 2014).

Les Impatients (2019) de Kantuta Quirós et Aliocha Imhoff.
Projection en ligne suivie d’une discussion avec les réalisateurs.
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« Scénographies de la parole »
Rencontre avec Kantuta Quirós et Aliocha Imhoff (plateforme curatoriale le peuple qui manque)

Depuis plusieurs années (2014-2019), le peuple qui manque développe un projet de recherche qui en appelle, à partir des travaux de Boaventura de Sousa Santos, Bruno Latour ou Walter Mignolo à une « nouvelle écologie des savoirs » basée sur des formats curatoriaux qui « scénographient la pensée contemporaine » (fictions diplomatiques, procès fictifs, mises en scène de controverses, assemblées et expériences de pensée à l’échelle 1 : 1). Parmi ces projets récents, qui cherchent dans le même temps à élargir la définition du curatorial, mentionnons Et que demandent-t-ils ? À y devenir quelque chose (Biennale de Lyon, 2019), Le procès de la fiction (Nuit Blanche, 2017), Une Constituante Migrante (Centre Pompidou, 2017), A Government of Times (Halle 14, Leipzig, 2016). Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós reviendront sur quelques-uns de ces projets. Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós sont curateurs, théoriciens de l’art, cinéastes, basés à Paris, fondateurs et directeurs de la plateforme curatoriale le peuple qui manque, créée en 2005 qui œuvre entre art et recherche et qui est à l’initiative d’expositions, rencontres internationales, festivals. Ils ont publié Les potentiels du temps (Manuella Editions, 2016, avec Camille de Toledo), dirigé « Géoesthétique » (Editions B42, 2014) et « Histoires afropolitaines de l’art » (Revue Multitudes 53-54, 2014).
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Au sujet de Que peut le récit ? Pratiques historiennes, artistiques et curatoriales

Ce séminaire réunit artistes, historiens et commissaires d’exposition qui explorent les potentialités du récit pour s’essayer à une écriture politique de l’histoire et chercher à aller plus loin dans la fabrique d’un monde commun. La possibilité d’entrer en résonnance avec le monde (H. Rosa) dépend en effet de la possibilité de le décrire et de le dire autrement, de ne pas réduire le réel au probable, de chercher à constituer des scènes (J. Rancière) qui, en élargissant le récit, élargissent nos capacités à ressentir et à percevoir le monde. Le fil conducteur de cette année sera la question que nous adresse Donna Haraway : « Quelles histoires fabriquent les histoires que l’on raconte ? » Quels sont les effets de connaissance qu’elles produisent ? Comme l’année dernière, la réflexion se poursuit à travers une diversité de formats – performances, lectures, projections et débats.