Cette conférence invite à interroger les nouveaux rapports qui pourraient émerger demain entre ville et campagne, architecture et agriculture, en compagnie du philosophe et historien de l’environnement Sébastien Marot. Commissaire d’une importante exposition présentée à la Triennale d’Architecture de Lisbonne : Agriculture & Architecture : Taking the Country’s Side (2019), il développe un travail particulièrement éclairant sur les courants de pensées et les termes d’une nouvelle approche écologique de l’habitat humain.
Depuis le début de l’ère industrielle, il semble que l’urbanisation du monde est le sens de l’histoire et que les métropoles sont la « destinée manifeste » de l’humanité. Mais l’impasse environnementale actuelle devrait nous inviter à remettre en question cette évidence.
Cherchant à définir les termes d’une nouvelle approche de l’habitat humain, Sébastien Marot propose une petite boussole pour s’orienter entre les différents discours ou scénarios biopolitiques qui circulent aujourd’hui à ce propos.
Concentration urbaine, ville hybride incorporant l’agriculture ou infiltration de l’agriculture en ville, cessation du projet urbain… Chacun de ces scénarios s’appuient sur des analyses très différentes des raisons de la crise que nous traversons.
Nous projetant dans un futur proche, tous interrogent ce en quoi nous croyons et tenons.
Philosophe de formation, Sébastien Marot est professeur d’histoire de l’environnement à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de la Ville et des Territoires de Paris-Est. Il est également invité à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne.
Ses recherches et ses publications interrogent la généalogie des théories et des pratiques contemporaines de l’architecture, de l’urbanisme et de l’architecture de paysage et éclairent la manière dont l’agriculture et le développement des villes sont historiquement liés.
Il est notamment l’auteur de L’Art de la mémoire, le territoire et l’architecture paru en 2010 aux éditions de La Villette.